C’est avec humilité et passion que Marie-Léa nous a présenté le « job de ses rêves » aux Marais du Vigueirat. En poste depuis 8 mois après un service civique écourté au sein même de l’association pour cause de CDI, elle occupe désormais le poste de guide naturaliste.
Sensibilisée très jeune aux beautés de la nature par son père, passionné d’ornithologie, Marie-Léa vit son travail comme une source d’émerveillement quotidienne. Elle considère d’ailleurs que l’enchantement démarre avec l’observation des formes de vie les plus simples : une rainette sur un roseau, le chant d’un oiseau, un lever de soleil rougeoyant sur les marais…. Il faut, selon elle, « savoir s’extasier tous les jours et rester attentif à tout ce qui nous entoure ».
Ce sens de l’observation, Marie-Léa le met aussi au service de la sensibilisation. Elle ne conçoit pas ce métier sans intégrer la dimension du partage, sans « ouvrir des portes à celles et ceux qui sont prêts à recevoir ce que la nature leur donne ».
La naturalité des lieux ne peut s’envisager sans une nécessaire sociabilité. C’est donc avec une véritable envie de transmettre que tous les jours elle anime une visite naturaliste qui raconte une véritable histoire : celle de ces lieux, des marais de Camargue, des animaux qui les peuplent, de leurs modes de vie et de déplacement, des hommes et des femmes qui entretiennent ces espaces.
Marie-Léa avoue sa préférence pour le « grand cormoran », fascinée par ses yeux verts allant de l’émeraude au turquoise mais aussi par ses capacités de plongeur et de nageur hors pair. L’image du vanneau hupé et quelques face-à-face avec un renard au petit matin restent quelques uns des meilleurs moments qui lui viennent à l’esprit.
Aux Marais du Vigueirat, Marie-Léa possède a ses endroits préférés. Ils ne sont pas tous ouverts au public, privilège de guide naturaliste ! « Aller seule sur son lieu de travail pour pouvoir l’apprécier en toute sérénité, c’est quand même original » nous dit-elle. A la tombée de la nuit, il lui arrive de se rendre à la Tour du Clos, au dessus de la bergerie, pour observer la nuit étoilée. Pour les levers du soleil, elle affectionne l’Observatoire des scolaires ou encore la ripisilve côté Etourneau pour observer la mésange à longue queue. Sa saison préférée reste l’automne pour ses teintes de rouge, de jaune et d’orange.
Consciente de l’environnement au sein duquel elle évolue, Marie-Léa est « heureuse d’aller au boulot tous les jours », elle qui n’avait jamais entendu parler des Marais du Vigueirat avant d’intégrer l’équipe. Pourtant, elle est née pas loin d’ici, à Cavaillon dans le Vaucluse. Mais sa vie l’a amenée vers d’autres contrées qu’elle a toujours su apprécier comme la Martinique ou la Bretagne et Vannes pour ses études en biologie.
Résolument optimiste sur la prise en compte des questions liées à la préservation de l’environnement par les jeunes générations qu’elle considère comme « charnières », Marie-Léa croit profondément à la « symbiose homme-nature » et à cette forme de réciprocité où notre rapport au vivant laisserait maîtrise et possession pour l’écoute admirative, la contemplation et le respect.
Questionnée sur ce qu’elle dirait aux personnes pour leur donner envie de venir ici, elle nous répond simplement : « venez, on vous raconte les Marais ». Une très belle histoire de passion, de beauté et de connexion avec la Nature.