Le Marais de Meyranne se situe à l’interface du delta du Rhône et de la plaine steppique de Crau, au sein des Marais de Raphèle.

Caractéristiques géographiques et géomorphologiques

Le Marais de Meyranne se situe à l’interface du delta du Rhône et de la plaine steppique de Crau, au sein des Marais de Raphèle. Cette dépression marécageuse d’environ 1300 hectares s’est créée lors d’affaissements qui ont été successivement comblés par des alluvions marines puis par les matériaux amenés par la Durance avant qu’elle ne change de tracé il y a environ 14000 ans. Les sols tourbeux et para tourbeux alimentés par une nappe souterraine dépourvue de sel font de cette zone une entité originale en zone méditerranéenne. La partie est du site est la plus tourbeuse.

Principaux milieux naturels

Le Marais de Meyranne - Patrimoine naturel - Milieux naturels

Avec un recouvrement de plus de 130 hectares, les roselières occupent la majeure partie du site.

Les boisements et ripisylves (2 ha) associés aux nombreux canaux (9 ha) assurant la circulation d’eau douce sont également bien représentés.

Dans la partie nord-ouest de la propriété on trouve une petite zone de pré salé (2,5 ha).

Les milieux les plus remarquables se trouvent à l’est du site où l’on trouve plusieurs résurgences de la nappe. Ces puits artésiens (dénommés localement laurons) où la nappe de Crau affleure, permettent à une flore très spécifique de se maintenir dans les zones tourbeuses.

Avec près de cent hectares, les prairies humides méditerranéennes abritent de nombreuses orchidées visibles au printemps. Les cladiaies (ou marais à marisque) qui caractérisent les marais de Crau constituent l’habitat le plus intéressant.
Classées comme d’intérêt prioritaire au niveau européen par la Directive Habitats, ces formations végétales sont fortement menacées par le drainage et le changement climatique.

La flore

La flore présente dans les canaux et les roselières compte plusieurs espèces d’intérêt patrimonial et/ou protégées au niveau régional.

  • 226 plantes présentes sur le site
  • 11 plantes protégées au niveau régional et 2 au niveau national (la Spiranthe d’été et la Vigne sauvage), dont 5 espèces d’orchidées caractéristiques des zones humides.
  • Les espèces aquatiques comme les nénuphars, la Vallisnérie en spirale et les utriculaires sont bien répandues sur le site.

La faune

Le marais de Meyranne compte plus de 1 000 espèces animales, dont 17 espèces de poissons, 11 de reptiles, 6 d’amphibiens, 20 de mammifères, 194 d’oiseaux, 158 d’araignées, 464 de papillons de nuit et 32 espèces de libellules.

La faune du site est particulière. Le Castor d’Europe a colonisé la zone au début des années 2000 depuis le grand Rhône qui se trouve à environ 1 kilomètre à l’ouest. Des indices de présence de Loutre ont été trouvés à proximité immédiate du site en 2012. Depuis une dizaine d’années, ces 2 mammifères semi-aquatiques sont en train de (re)coloniser le Plan du Bourg. Le réseau dense de canaux constitue des corridors écologiques facilement accessibles depuis le Rhône.

Plus de 200 espèces d’oiseaux ont été observées, dont 50 espèces d’oiseaux nicheurs. L’avifaune paludicole est bien représentée, l’ensemble du cortège d’oiseaux nichant dans les roselières du delta du Rhône est présent sur le site. C’est le cas par exemple du Butor étoilé et de la Lusciniole à moustaches, 2 espèces menacées en France. Au printemps, leur chant signale la présence de ces oiseaux très discrets et difficiles à observer à travers les roseaux.

Au niveau des reptiles, la Cistude d’Europe se rencontre sur l’ensemble du site.

La Couleuvre d’Esculape, serpent absent de l’île de Camargue et rare en Crau, est principalement localisée dans les zones boisées.

Les populations d’odonates dépendantes des canaux constituent un enjeu important. Les premiers inventaires réalisés sur le site ont permis de mettre en évidence plus de 450 espèces de papillons de nuit. Le peuplement d’araignées est tout aussi remarquable avec 158 espèces répertoriées sur les 1600 connues en France.