Des bébés aux Marais

L’éveil du mois de Juin

Le mois de juin peut sembler moins intéressant pour l’observation de la faune sauvage, il n’en est rien. C’est une excellente période pour admirer les jeunes oiseaux découvrir leurs territoires.

Entre 70 et 90 espèces d’oiseaux nichent tous les ans aux Marais du Vigueirat. Nous allons aujourd’hui nous intéresser aux oiseaux d’eau, en particulier la famille des anatidés, qui regroupe les oies, cygnes et les canards, des espèces régulièrement observées durant vos visites dans la réserve naturelle.

Cygne Camargue Arles

Le cygne tuberculé

Commençons par le plus gros des oiseaux camarguais, le Cygne tuberculé, pouvant peser de 10 à 20 kilos. Le couple une fois formé, reste généralement fidèle d’années en années. Ils aménagent un gros nid, composé de branches qu’ils vont placer dans la végétation (jonchère, roselière…), en bordure d’un étang. L’incubation dure de 36 à 38 jours. Les naissances ont lieu entre mai et juin, ce qui peut expliquer la différence de taille entre les jeunes de différentes familles. L’espèce se reproduit très bien, les familles peuvent être composées d’une dizaine de petits. Le mâle et la femelle participent tous les deux à l’élevage des jeunes et les défendent férocement contre de potentiels prédateurs.

L’Oie cendrée

Continuons avec l’Oie cendrée, la belle oie sauvage. Une vingtaine de couples est présente toute l’année aux Marais du Vigueirat, premier endroit de la Camargue où elle a niché en 1991. Ils se reproduisent entre avril et mai. Les juvéniles ont donc déjà une taille conséquente au mois de juin. Ils restent cependant plus petits que leurs parents. Les deux adultes restent encore avec leurs jeunes pendant le mois de juin. De belles compagnies sont donc observables sur les étangs durant vos visites guidées. C’est une espèce sensible au dérangement, ce qui explique que la population niche uniquement dans la réserve naturelle.

 

La Tadorne de Belon

Comment parler de reproduction sans parler du cas du Tadorne de Belon. Ce gros canard, est assez éloigné des autres espèces, de par le dimorphisme sexuel et le comportement de l’espèce. Première grosse différence avec les canards, la femelle est aussi colorée que le mâle. Pour les différencier il faut comparer la taille. Le mâle est plus gros et il possède une protubérance sur son bec, appelée tubercule. Pour la reproduction, contrairement aux autres canards, le mâle va grandement participer à l’élevage des jeunes. Le couple va trouver un terrier de Lapin ou de Ragondin pour y faire un nid en toute sécurité. La femelle dépose 8 à 10 œufs et les couve seule durant 29-31 jours. Le mâle reste aux alentours du nid. Cette espèce peut nicher aussi en colonie, il se forme souvent des crèches où des adultes surveillent les canetons de plusieurs couples.

La Nette rousse

Parmi les canards nicheurs (canard colvert, canard chipeau…), nous allons nous pencher sur la Nette rousse. Ce canard plongeur de grande taille est présent toute l’année aux marais du Vigueirat. Il recherche au printemps des étangs assez profonds, bordés d’une végétation épaisse (joncs, buissons ou roselières) afin de construire un nid qui abritera entre 8 et 12 œufs. Durant la couvaison, le mâle restera à proximité du nid avant de s’éloigner pour commencer sa mue. Il arrive, que la femelle pratique une forme de parasitisme et ponde dans le nid d’une autre espèce de canard qui élèvera ses petits, ce phénomène se nomme parasitisme de couvée.